L'église oubliée de Château-Guibert

"Je vais vous parler d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître" comme l'aurait si bien chanté Charles AZNAVOUR.

Nous sommes, aujourd'hui, dans un village du sud Vendée qui est tombé en désuétude. Pourquoi? Et bien c'est "juste une question de fusion" et Richard COCCIANTE n'a rien à voir là dedans!

Voilà, aujourd'hui c'est "puissance et gloire à Château-Guibert" et, malgré les apparences, Herbert LEONARD est également étranger à cette curieuse "association communale".

En fait, tout est dû à la fusion en 1827 entre Corbaon, Bellenoue et Château-Guibert. Pourtant, en prononçant le nom de "Corbaon", on imagine déjà un monstre de la mythologie Grecque "mi corbeau mi paon" veillant sur ses habitants.

Pourtant point d'animal fantastique dissimulé derrière le panneau à l'entrée de ce hameau.

Mais bien une simple ferme, située sur les hauteurs du bocage, avec sa demeure (propriété privée) un peu en retrait. Enfin, il ne faut pas se fier aux apparences car en y regardant de plus près...

Et oui, à l'extrémité de la grange, ce sont bien les vestiges d'une tour carré aux murs d'un mètre d'épaisseur qui se dévoilent sous nos yeux.

Il s'agit du clocher de l'ancienne église Saint-André de la paroisse de Corbaon. On distingue encore certains indices visuels permettant d'étayer cette affirmation : un arc ogival en Granit,

une alcôve pour accueillir une statue,

une fenêtre romane ainsi que ce qui pourrait s'apparenter à un lavabo en niche.

Mais qu'elle est l'histoire de ce patrimoine isolé? La première mention historique de Corbaon est à la date de 1306. Auparavant le lieu s'orthographiait "Corban". Cet édifice religieux aurait été élevé sur un ancien camp romain.

Tout commence au début du XIVème. Ce lieu de culte a changé plusieurs fois de diocèse entre 1306 et 1827 : Poitiers, Luçon, La Rochelle et Saintes pour finalement revenir vers Luçon! La paroisse Saint André de Corbaon prend donc forme doucement autour de son château. Au XVIII siècle, elle regroupera 200 pratiquants.

Le dernier curé connu se nommait l'abbé Dugast. Il a commencé à officier en 1786. En 1792, la guerre de Vendée fait rage. C'est le 23 juillet que celui-ci décide de partir vers l'Espagne. Mais deux jours plus tard il revient se cacher dans son village. Malgré ses précautions, il aurait été identifié. Il doit donc fuir et décide de rejoindre l'armée de la Loire. Il meurt à la bataille de Savenay le 23 décembre 1793. Pour découvrir la beauté de ce site ainsi que quelques pépites du patrimoine comme le château de la Serrie ou des Roches, je vous invite invite à emprunter un sentier pédestre. Celui-ci se nomme "Entre le Marillet et la Moinie". Le balisage est jaune. Il fait une distance de 8,5 km. Le point de départ de la randonnée est au parking de Bellenoue autour du lac du Marillet.

Ingrid FLEURY

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